Je veux mourir, mais je mangerais bien du tteokbokki

Résumé

« Le BookTok sud-coréen recommandé par RM de BTS . La psychiatre : Alors, en quoi puis-je vous être utile ? Moi : Eh bien, je pense que je suis légèrement déprimée ? Est-ce que je dois vous donner plus de détails ? Baek gère les réseaux sociaux d'une maison d'édition lorsqu'elle commence à consulter une psychiatre. Constamment anxieuse, doutant d'elle-même, elle est aussi très critique envers les autres. Baek cache bien ses sentiments au travail et à ses amis ; elle est habile à donner le change, son style de vie l'exige. L'effort est épuisant, écrasant et l'empêche de nouer des relations profondes. Cela ne peut pas être normal. Mais si elle est désespérée à ce point, pourquoi éprouve-t-elle encore l'envie de déguster du tteokbokki, sa Street food préférée ? Est-ce comme ça la vie ? »

Informations pratiques

• Paru le 31 octobre 2023 aux éditions ‎Leduc.S
• 240 pages   
• Il est disponible en epub et en broché.

Mon avis

     On se retrouve ici avec un livre parlant de santé mentale mais pas seulement.

    Baek Sehee retranscrit ses conversations avec sa psychiatre. Le but de ce livre n’est pas de donner des réponses mais de se poser les bonnes questions. En effet, via les questions du psychiatre, on peut s’interroger nous même sur notre vie , nos peurs, nos incertitudes, nos complexes etc.

     Les thèmes traités sont les suivants :

• La dysthymie, ou trouble dépressif persistant un état de légère dépression constante)
• Les émotions extrêmes, il n’y a que le blanc et le noir
• L'anxiété
• Le sentiment d'humiliation
• L’hypersensibilité
• L’akathisie, c’est-à-dire l’impossibilité de rester immobile.
• L’obsession pour les apparences et trouble de la personnalité histrionique
• La peur de déranger les autres reflets de la discrétion que l’on doit avoir en public mais qui peut entrainer de la frustration
• Les attentes personnelles élevées
• L’estime de soi, l'auto sabotage, le mensonge
• Les normes sociales,
• Les relations interpersonnelles
• La recherche du bonheur.

       L’auteure partage ses réflexions, ses pensées, ses émotions et ses moments de prise de conscience.Il y a un côté pédagogique dans la transmission de ses recherches.

      En ce qui concerne les réflexions du psychiatre, elles offrent des conseils et des perspectives sur la manière de faire face aux difficultés émotionnelles et aux dilemmes personnels. Mais pas seulement, on y trouve également le reflet de la société coréenne sur la place de la santé mentale et sur les troubles qui en découlent.

     La dépression en Corée du Sud est un problème de santé mentale significatif, et le sentiment d'humiliation peut jouer un rôle important dans la façon dont cette maladie est vécue et perçue dans la société coréenne.

     En Corée du Sud, où la pression sociale pour réussir est souvent intense, les attentes élevées et la compétition dans des domaines tels que l'éducation, l'emploi et les relations interpersonnelles peuvent exercer un lourd tribut sur la santé mentale des individus. Les normes sociales strictes et les attentes culturelles peuvent créer un environnement où les personnes se sentent constamment jugées et évaluées en fonction de leur réussite et de leur conformité aux normes sociales. Et ces points sont intelligent développées dans le livre et notamment ce sentiment d'humiliation.

    La place de l’alcool est également intéressante à analyser et notamment les propos de la psychiatre à ce sujet mais également la place dans la société en fonction de l’université dont nous sommes diplômés qui revient souvent dans le livre. C'est troublant car certaines réflexions de la psychiatre me perturbent, je ne sais pas si c'est une réflexion normale ou une réflexion due à la société coréenne.

     Quelques réflexions qui peuvent être intéressantes :

• « LE DILEMME DU HÉRISSON » : « Les personnes qui sont arrogantes en apparence ont le plus souvent une faible estime de soi. Elles essaient de faire en sorte que les autres les admirent. »
• « AUJOURD’HUI, COMME TOUS LES AUTRES JOURS, J’ESSAIE D’ALLER MIEUX » « Lorsque vous traversez des épreuves, il est naturel d’avoir l’impression que vous êtes celle qui vit les moments les plus difficiles. Ce n’est pas une preuve d’égoïsme de ressentir cela. »
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• « Vous ne devez pas laisser un loisir devenir une source de stress. » Là j’ai une petite pensée pour moi-même et mon blog et mon Instagram

• « DE CELLE QUE J’ÉTAIS À VINGT ANS, À CELLE QUE JE SUIS AUJOURD’HUI » « Ce qui compte, ce n’est pas ce que disent les gens, mais ce que vous aimez et ce qui vous procure de la joie. J’aimerais que vous vous focalisiez moins sur ce que les autres pensent de vous et plus sur la manière de répondre à vos véritables besoins. » « Celle que vous êtes aujourd’hui regarde votre vie et votre passé comme si vous aviez tout raté. Alors qu’en réalité, selon le point de vue de celle que vous étiez plus jeune, vous êtes la représentation même de la réussite.
• « MON ENVIE D’ÊTRE SPÉCIALE EST TOTALEMENT BANALE »
• « NE PAS DÉPENDRE DE LA DÉPENDANCE » « Les sentiments circulent dans une sorte de couloir, et si on empêche constamment les émotions déplaisantes de passer, on finit par bloquer également celles qui sont agréables. »
• « CE N’EST QU’UN PETIT PAS, MAIS IL EST IMPORTANT » « Jusqu’à récemment, vous n’aviez aucune conscience de tous ces comportements ; or, le fait que vous vous rendiez compte que vous faites en permanence les mêmes choix est, en soi, une preuve que vous êtes en train d’aller mieux. »
• LA VIE : « Ce qui est important ici, ce n’est pas que l’on vous aime, mais plutôt la manière dont vous allez accepter l’amour qui se présente à vous. Par exemple, si vous n’aimez pas votre apparence, mais que quelqu’un d’autre vous fait un compliment, vous risquez de vous dire : « Pourquoi est-ce qu’il me dit ça ? Est-ce qu’il a de mauvaises intentions ? » En revanche, si votre apparence vous plaît, vous serez capable d’accepter tout simplement le compliment, tel qu’il est. Ce qui est important ici, ce n’est pas que l’on vous aime, mais plutôt la manière dont vous allez accepter l’amour qui se présente à vous. »
• « J’ai compris que ceux qui n’ont jamais été confrontés aux ténèbres ne peuvent pas apprécier la lumière : lorsque nous sombrons dans l’eau, c’est parfois un soulagement de sentir le sol sous nos pieds, de toucher le fond, parce qu’alors nous savons que nous pouvons pousser un grand coup pour revenir vers la surface. en revanche, si dans votre vie vous n’arrivez pas à sentir le sol, la peur peut parfois être écrasante. C’est donc peut-être une bonne chose que vous trouviez votre le fond. »

Source : Humiliation (모멸감), de Kim Chan-ho, est un essai critique sur la nature de l’humiliation dans la société sud-coréenne