Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Petit blog sans prétention sur la vie pratique en Corée du Sud et en Chine!

La végétarienne de Han Kang

    La rencontre avec ce livre s’est faite par hasard au rayon littérature asiatique de ma librairie de quartier. En effet, à la recherche d’un autre livre que l’on m’avait conseillé, je suis tombée sur « La végétarienne » de Han Kang. D’abord intriguée par le titre, étant moi-même végétarienne et sachant que les Coréens sont plus adeptes de la viande, j’ai décidé de l’acheter. Quelle merveilleuse découverte, un coup de cœur !

     La Végétarienne (채식주의자) est le dixième roman de l'auteure sud-coréenne Han Kang. Il a reçu en 2016 le Man Booker International Prize. Han Kang a étudié la littérature coréenne à l'université Yonsei et enseigne depuis 2013 l'écriture créative à l'Institut des arts de Séoul, tout en poursuivant sa carrière d'auteure. Le roman se divise en trois parties, chacune racontée par un narrateur différent mais évoluant de façon chronologique.

 

 

Première partie : La Végétarienne

     Cette partie est racontée du point de vue du mari d’Yŏnghye.

   Yŏnghye est une femme mariée « ordinaire » selon les termes de son mari. Une nuit, celui-ci la découvre debout devant le réfrigérateur, la porte grande ouverte. Intrigué, il lui demande ce qu’elle fait à plusieurs reprises sans réponse, puis elle lui répond : « j'ai fait un rêve ».

Le lendemain matin, à son réveil, il la retrouve de nouveau devant le réfrigérateur, cette fois-ci en train de sortir tous les aliments d'origine animale et de les disposer sur le sol de la cuisine. Désormais, ils ne mangeront plus d’aliments provenant des animaux. Commence alors la longue descente d’Yŏnghye.

     En effet, elle commence à perdre du poids et refuse de faire l'amour avec son mari, puisqu’il dégage selon elle une odeur de viande.

  Ne supportant plus la situation, son mari décide d'informer sa belle-famille de la situation. À l'occasion de l'anniversaire de la mère d'Yŏnghye, son père tente de lui faire manger de la viande de force et la situation dégénère, conduisant à son hospitalisation.

 

 

Deuxième partie : La Tache Mongolique

     Cette partie est racontée du point de vue du beau-frère d’Yŏnghye, Jae.

   Deux ans plus tard, Jae, le beau-frère d’Yŏnghye, a développé pour elle une obsession depuis la fameuse réunion de famille. Il est notamment intrigué par la tache mongolique de son fils de cinq ans et surtout par le fait qu’Yŏnghye avait gardé sa tache jusqu'à au moins l'âge de vingt ans.

     Prétextant l’inquiétude de sa femme pour sa sœur, il rend visite à Yŏnghye et lui fait une proposition plutôt étrange. Le matin, il se réveille et découvre sa femme dans la cuisine d’Yŏnghye.

   Elle avait visionné la vidéo et avait appelé une ambulance pour les faire interner tous les deux. Yŏnghye se laisse emmener facilement mais Jae, s'imaginant pouvoir s'envoler, tente de se jeter par la fenêtre. Il est rattrapé de justesse par un infirmier.

 

 

Troisième partie : Les Flammes des Arbres

     Cette partie est racontée du point de vue de la sœur d’Yŏnghye, Inhye.

     On retrouve Inhye attendant le bus qui doit l'amener près de l'hôpital psychiatrique de Ch'uksong, où est internée Yŏnghye. On apprend que cette dernière avait fugué quelques jours plus tôt. Elle avait été retrouvée en pleine forêt, immobile, se prenant pour un arbre.

      Arrivée à l’hôpital, le médecin d’Yŏnghye fait part à Inhye de son inquiétude sur la santé de sa sœur, car elle refuse de s'alimenter depuis plusieurs jours et a atteint un état de maigreur extrême. Il préconise son transfert dans un hôpital spécialisé pour les cas d'anorexie. Inhye se remémore le passé en se demandant à quel moment elle aurait pu agir pour éviter tout cela. N'ayant pas réussi à convaincre sa sœur de manger, Yŏnghye doit être gavée par l'équipe soignante et conduite à Séoul.

 

 

     En conclusion, ce livre ne laisse pas indifférent le lecteur : soit on se laisse emporter par l’histoire, soit on y est hermétique.

     Par son côté mystique et révoltant, il continue à marquer le lecteur. Ce n'est pas un roman facile d'accès, dans la mesure où il s'adresse à notre part non rationnelle.

      En effet, il nous raconte l’histoire d’Yŏnghye du point de vue de trois personnes proches d’elle, mais il suscite encore de nombreuses interrogations, notamment par le fait que l’on ne connaît pas le point de vue d’Yŏnghye.

    Certes, nous avons les passages de ses rêves expliquant pourquoi elle ne veut plus manger de viande, mais pas toute sa logique personnelle. Il existe des végétariens en Corée, mais on les associe plus aux bouddhistes.

     La consommation de viande fait partie intégrante de l’art culinaire coréen, un peu comme en France. Être différent de la norme suscite toujours des questions voire de la méfiance, et cela est d’autant plus vrai dans une société qui prône l’harmonie et le conventionnalisme.

 

 

 

Informations pratiques
  • Titre: La végétarienne
  • Auteur: Han Kang (한강)
  • Édition : Changbi, Séoul, Corée
  • Date de publication: 2007 mais 2015 en version française (éditeur Le Serpent à Plumes)
  • Nombre de pages: 201
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article